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L'Armée de l'Air cède la place à l'Armée de l'Air et de l'Espace

Dans un contexte de compétition mondiale accrue, cette métamorphose de l'armée de l'air traditionnelle révèle la stratégie spatiale militaire française. Paris a décidé de renforcer les capacités françaises de surveillance de l'espace et d'investir pour pouvoir riposter en cas de menace.

Par Les Echos
Publié le 11 sept. 2020 à 18:55Mis à jour le 11 sept. 2020 à 20:30

Annoncée fin juillet, « l’armée de l’Air et de l’Espace » voit enfin le jour ce vendredi. Lors d’une cérémonie, la ministre des Armées, Florence Parly, a ainsi dévoilé le nouveau logo de l’entité. Dans un contexte de compétition mondiale accrue, cette métamorphose de l’armée de l’air traditionnelle révèle la stratégie spatiale militaire française.

En 2019, Paris a effectivement décidé de se doter d’un nouveau commandement de l’Espace, chargé de renforcer les capacités françaises de surveillance de l’espace et d’investir dans des capacités offensives pour pouvoir riposter en cas de menace.

Une réaction nécessaire, à l’heure où l’espace est « un domaine où vous avez de plus en plus d’acteurs, étatiques et privés, ainsi que des menaces qui s’accroissent », explique le patron du Commandement de l’espace, le général Michel Friedling.

Accroître les moyens de surveillance

« En dix ans, le paysage spatial a totalement changé », souligne-t-il. « Le montant global des dépenses a été multiplié par deux, passant de 36 à plus de 80 milliards de dollars et les investissements militaires sont passés de 17 à 30 milliards dans l’espace », insiste-t-il, en rappelant que « le nombre de pays qui mettent en oeuvre des satellites est passé de 30 à plus de 70 ».

D’où le besoin « d’accroître nos moyens de surveillance pour comprendre exactement qui fait quoi dans l’espace et pouvoir défendre nos intérêts spatiaux et nos capacités militaires », affirme le général Friedling.

« Nous sommes préoccupés », confie le haut gradé. « On voit des objets aujourd’hui qui ne sont plus prédictifs, mais qui sont maintenant mobiles dans l’espace, qui changent de plan orbital, d’altitude et que vous trouvez à des endroits où vous ne les attendiez pas auparavant, et qui se rapprochent d’autres satellites, à quelques dizaines de mètres », prévient-il.

Droit de légitime défense

« Notre stratégie est une logique de découragement : il s’agit de dire que nous exercerons un droit de légitime défense », à l’aide de techniques de brouillage, ou encore de « lasers de puissance pour neutraliser ou aveugler un satellite hostile », détaille-t-il. Mais en respectant « une ligne rouge : ne générer aucun débris de longue durée ».

Au total, Paris compte investir 4,3 milliards d’euros dans le spatial militaire d’ici 2025, dont 3,6 milliards d’euros pour le renouvellement complet des capacités satellitaires françaises.

Source AFP

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